Vous reprendrez bien un peu de liberté ?

17 mars 2020 : un rétrécissement brutal, une suspension, un arrêt.

Le silence dans la ville, nos quotidiens agités stoppés net. Nous avons retenu nos souffles et parfois manqué d’air.

Car ce n’est pas rien de se confiner : l’expérience a été déstabilisante, inquiétante, inédite, radicale.

11 mai 2020 : une fenêtre qui s’ouvre, l’oxygène qui se rappelle doucement à nos poumons étriqués. Retrouver la vie d’avant, penser la vie d’après ? Sortir de nos bulles. Pour certains, elles ont été nourrissantes et douces. Pour d’autres, elles ont été éprouvantes et douloureuses.

Ce n’est pas rien non plus de se déconfinerÀ ce temps de pause introspective, plus ou moins bien vécue et qui reconfigure nos réalités collectives et nos contours individuels, s’ajoute désormais la peur de l’autre, la peur de la contamination, la peur du rejet. Ce contexte singulier nous met face à de nombreux éléments que nous ne pouvons contrôler. Il faut bien vivre pourtant et se jeter à nouveau dans le mouvement animé de nos existences… avec l’idée désormais claire que la vie est incontrôlable.

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Vouloir et action – Irvin Yalom

« Savoir et ne pas agir équivaut à ne pas savoir du tout. »

« En soi, la conscience de la responsabilité ne va pas de pair avec le changement; elle constitue simplement la première étape du processus de changement. (…) un patient qui prend conscience de sa responsabilité pénètre dans le vestibule du changement. (…)

Pour changer, le sujet doit d’abord assumer cette responsabilité et s’engager à une forme d’action. Le mot lui-même exprime cette capacité : la responsabilité en soi se définit comme l’aptitude à répondre.

La psychothérapie vise le changement, changement thérapeutique qui doit s’exprimer par des actions, non pas du savoir, de l’intention ou du rêve. »

« Thérapie existentielle », de Irvin Yalom, ouvrage paru en 2008 chez Galaade Éditions.

Les moments de transformation

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« Ce qui pose problème avec les portes magiques, c’est que vous ne les voyez pas, même quand vous les passez. »

Souvent, dans les moments de transformation, nous sommes incapable de dire ce qui se passe. Pourquoi ? Parce qu’en tentant de rester à flot, il est presque impossible de voir l’océan qui nous porte. Pendant que nous combattons la souffrance qui accompagne tout changement, il est souvent impossible de voir le nouveau « moi » en train d’émerger. Pendant que nous sentons notre main démunie et contractée par l’expérience, nous pouvons rarement imaginer ce qui pourra l’emplir une fois qu’elle sera ouverte. A mesure que les jours nettoient notre coeur, nous parvenons à sentir quelque chose d’indivisible nous parcourir même si nous ne pouvons pas encore imaginer tout le lait frais, tout le ciel et tout le rire que nous goûterons une fois la fraîcheur retrouvée.

  • Assis dans le calme, amenez à votre esprit un combat qui fait rage en vous à ce moment de votre vie.
  • Respirez dedans et bénissez la partie enfouie de vous qui attend de naître à son tour dans ce monde. »

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Le goût du ciel
Mark Nepo, « Le livre de l’éveil »