Repérer un pervers narcissique

« Grand bien vous fasse », Ali Rebeihi – France Inter
« Comment repérer et se libérer d’un pervers narcissique »

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René Magritte

Une des armes les plus redoutables des personnalités perverses ou manipulatrices est la « double contrainte » ou « injonction paradoxale ».

L’injonction peut être créée par une contradiction entre une affirmation verbale et un comportement non verbal qui vient le contredire : donner une information ou formuler une demande et son contraire… ce qui met la victime dans une position impossible, surtout quand il y a des liens affectifs.

Par exemple, un compagnon manipulateur pourrait dire « Je suis fier d’être avec toi, tu es magnifique. » Et à un autre moment : « Essaie d’être belle », ce qui sous-entend que sa compagne ne l’est naturellement pas.

Dans la tête de la victime, il y a comme une sidération, une incompréhension et combler ce fossé pour construire une cohérence installe l’emprise et peut rendre fou quand ces informations contradictoires sont répétées au fil des jours.
La victime n’est jamais au bon endroit, n’a jamais la bonne attitude, quoi qu’elle fasse.
C’est l’amour qui passe dans le discours, alors que les actes témoignent du contraire…

Emission à écouter pour trouver quelques appuis et éclaircissements au sujet de cette pathologie et sortir des relations toxiques.

A lire également :

« Le harcèlement moral » Marie-France Hirigoyen, « Les pervers narcissiques », Jean-Charles Bouchoux et Anne Clotilde Ziégler, « Pervers narcissiques, bas les masques ! »

 

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Les mères toxiques

Ce sujet de la maltraitance maternelle, troublant et rarement traité, reste tabou. Ce sont plus souvent les abus et violences des hommes, pères ou autres figures masculines, qui font l’actualité et la une des médias.

Ces maltraitances psychologiques souvent invisibles, ces violences insidieuses et ordinaires, sont difficiles à déceler et à admettre, tant l’idée d’un amour maternel bienveillant et inconditionnel est présent dans la pensée commune.

Le documentaire « Ma mère, mon poison » est tout à la fois éclairant et glaçant.

Avec pudeur et délicatesse, la réalisatrice Anne-Marie Avouac a suivi le chemin de reconstruction de ces enfants, devenus adultes, et leur nécessaire quête de sens pour se défaire de situations impossibles à penser…
Délicat également la responsabilité et le courage des professionnels qui sont amenés à prendre en charge ces femmes et ces hommes blessés, autant que les mères en devenir.
Ceux et celles qui apparaissent ici et osent témoigner nous offrent un éclairage précieux sur un long et douloureux chemin de renoncement et d’acceptation, pourtant indispensable pour se construire ou se reconstruire.

Le syndrome de Münchhausen par procuration (SMPP) dont il est également question dans le reportage est une névrose rare qui pousse une mère à blesser physiquement ou psychologiquement son enfant afin d’attirer l’attention médicale sur sa propre personne.

Pour aller plus loin :

  • Une interview de la réalisatrice : Quand l’amour devient toxique
  • Et quelques passionnantes lectures :
    • Terri Apter :  « Mères toxiques, les comprendre pour se libérer de leur emprise » 
    • Susan Forward : « Parents toxiques :  Comment échapper à leur emprise »`
    • Isabelle Nazare-Aga : « Les parents manipulateurs »
    • Christel Petitcolin : « Enfants de manipulateurs, comment les protéger ? »
    • Colette Bacro : « L’Enfant bonsaï : Entre les mains d’une mère toxique »
    • Marie-France Hirigoyen « Le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien » 
    • Jean-Charles Bouchoux : « Les pervers narcissiques »
    • Donald Winnicott : « La mère suffisamment bonne » …

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Les abus et traumas changent notre ADN

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La recherche scientifique confirme que les abus et traumas laissent une trace dans l’ADN des victimes et va donc se transmettre d’une génération à l’autre, avec des conséquences dans la vie des descendants n’ayant pas subi eux-mêmes ces chocs émotionnels.

De l’importance impérative de prendre soin de ses blessures et traumas, avec l’aide d’un thérapeute, pour ne pas qu’ils soient au contrôle de nos vies et nous empêchent d’être pleinement vivants.

Un acte responsable et aimant pour soi-même, pour ceux qui arrivent après nous, mais aussi pour toute la lignée familiale dont nous faisons partie…

Reportage à voir ici : Les preuves scientifiques des traumatismes dans l’ADN


Précision importante qu’une collègue a porté à ma connaissance : il semblerait que les travaux de l’étude citée dans le reportage aient été falsifiés par le professeur qui en avait la charge.

Néanmoins, d’autres travaux ont été ou sont menés sur le sujet.

« L’épigénétique est le domaine qui étudie comment l’environnement et l’histoire individuelle influent sur l’expression des gènes, et plus précisément l’ensemble des modifications transmissibles d’une génération à l’autre et réversibles de l’expression génique sans altération des séquences nucléotidiques.

Une étude faite sur une population dont étaient référencés tous les individus ainsi que leur alimentation en fonction des récoltes a montré qu’une grand-mère ayant vécu une famine transmet cette information à sa descendance et par conséquent modifie l’ADN de son petit-fils, qui peut développer des maladies alors qu’il n’a jamais connu de famine (1).

De même, les femmes enceintes durant les événements du 11 septembre 2001 ont montré que l’enfant possédait un taux de cortisol plus élevé (2) (…)

(1) Travaux menés par Le généticien clinique Marcus Pembrey (institut de la santé infantile, University college de Londres) et Lars Olov Bygren (Université d’Umea, Suède)
(2) Recherches de Gerard Essed et Rachel Yehuda.

—-
L’Emory University School of Medicine, située à Atlanta, aurait publiée une étude dans la revue scientifique Nature Neuroscience. « Les expériences d’un parent, même vécues avant la procréation, influencent à la fois la structure et la fonction du système nerveux des générations suivantes », résume l’étude, rapportée par la BBC.

Ces découvertes fournissent la preuve d’un « héritage transgénérationnel épigénétique » par lequel l’environnement affecte la génétique d’un individu et les générations qui le suivent, conclut le Dr Brian Dia, cité par la BBC. « Il ne fait absolument aucun doute que ce qui se passe dans le sperme et dans l’ovule se transmet aux générations subséquentes », ajoute-t-il.

Pour ceux qui maîtrisent l’anglais, une étude ici : http://www.nature.com/news/fearful-memories-haunt-mouse-descendants-1.14272
ou également, un autre article là : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/science/2013/12/02/003-memoire-transmission-generations.shtml

Le sujet reste donc à questionner et à explorer.