La joie des liens

Cette semaine, une belle âme que j’ai l’honneur de connaître m’a invitée à partager un thé, une réflexion-thé, devrais-je dire, car nous adorons « philopenscuter » ensemble. Parce que je sais notre authenticité à chacune et notre plaisir à penser les êtres et le monde, la complexité autant que les chemins de sagesse, et parce que je mesure aussi le cadeau des liens vivants, cette parenthèse improvisée a nourri en moi une gratitude immense.
Pour cet instant volé à l’agitation désordonnée du monde. Pour la chance de pouvoir fertiliser mes terres à l’univers sensible de l’autre et grandir de son intelligence. Pour la conscience d’avoir dans ma vie autant de richesses.

« Il n’y a pas de plus grande joie que de connaître quelqu’un qui voit le même monde que nous. C’est apprendre que l’on n’était pas fou », nous murmure Christian Bobin.

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Mettre de l’ordre dans nos loyautés

Certains réveils crépusculaires voient naître des réflexions qui détendent et permettent de respirer plus amplement.
Au petit matin m’est revenue une citation qui circule sur sur la toile et m’a inspiré ces quelques mots.

« Sous chaque « maladie » se trouve l’interdiction de faire quelque chose que nous désirons ou l’ordre de faire quelque chose que nous ne désirons pas. Toute guérison exige la désobéissance à cet interdit ou à cet ordre. Et pour désobéir, il faut se débarrasser de la peur enfantine de ne plus être aimé, c’est-à-dire abandonné. Cette peur entraîne un manque de conscience : celui qui en est affecté n’a pas conscience de ce qu’il est vraiment, car il essaye d’être ce que les autres attendent qu’il soit. S’il persiste dans cette attitude, il transforme sa beauté intime en maladie. La santé ne se trouve que dans l’authenticité. Pour parvenir à ce que nous sommes, il faut éliminer ce que nous ne sommes pas. Le plus grand bonheur, c’est d’être ce que l’on est. » – Alejandro Jodorowsky

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Transformation et passage

Hier matin, une amie a partagé sur un réseau social la citation de Jung, ci-dessous. Celle-ci m’a instantanément inspiré les pensées que je vous livre ici.

« La thérapie ne commence qu’à partir du moment où le malade se rend compte que ce ne sont pas son père et sa mère qui lui barrent la route, mais que c’est lui-même, c’est-à-dire une partie inconsciente de sa personnalité, qui prolonge et perpétue le rôle du père et de la mère. » Psychologie de l’inconscient, Carl Jung

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Une question de perception

Un même phénomène…
Deux regards différents qui chacun apporte une expérience intime singulière.
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⇾ Quelle émotion génère la pensée de solitude ?
⇾ Quelle émotion génère la pensée de liberté ?
Nous donnons tout pouvoir à nos pensées… et surtout celui de définir la réalité, de la restreindre à notre propre perception du monde.
On ne définit le monde qu’à partir de ce que l’on est, rarement à partir de ce qu’il est vraiment.
❋ Et si changer de regard, en étant attentifs à l’histoire que nos pensées nous raconte, nous permettait de transformer l’expérience et de passer ainsi de la contraction, autre nom de la peur, à l’ouverture ?
L’émerveillement du moment qui s’offre à nous.
Doutez de vos pensées et de vos certitudes… et c’est un nouvel horizon qui s’ouvre !
Essayez… vous m’en direz des nouvelles ! 🌻

« L’intranquillité », Marie Muller-Colard

Poésie et profondeur au coeur de l’intranquillité, condition même de notre existence.
À savourer comme un chocolat chaud après avoir pris l’orage.

 

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« Au berceau, déjà, l’inconfort, l’inquiétude, l’angoisse… L’intranquillité dans tous ses états. La vie, puissante, majestueuse, tranchante. La vie sans concession et sans demi-mesure. Aucun de nous n’aura fait l’expérience de naître à moitié. Aucun de nous ne fera l’expérience de mourir à moitié. De bout en bout, la vie, entière et exclusive. On apprendra à mettre de l’eau dans son vin, mais la vie, elle, restera tout ou rien. On en prendra plein la vue, plein les poumons, plein le coeur. Car quelque chose nous saisit qui s’appelle exister – sortir de soi, être expulsé, séparé. On nous regarde, on nous dit « tu », et il nous faudra une vie pour répondre « je ». Une vie pour admettre qu’on avance à découvert, qu’il n’y a pas d’autre peau que la sienne entre soi et le monde. »
Marion Muller-Colard, « L’intranquillité »

Osez : engagez-vous et soyez audacieux !

Goethe engagement - Murray« Tant qu’on ne s’est pas fermement engagé, il y a l’hésitation, la possibilité de recul ; toujours l’inefficacité.

Dans toutes les démarches d’initiative (et de création) gît une vérité élémentaire, dont la méconnaissance tue dans l’œuf d’innombrables idées et de superbes projets : au moment où l’on s’engage pour de  bon, la providence se met en marche de son côté.

Il se produit toutes sortes de choses favorables qui, sans cela, ne seraient pas arrivées. Une kyrielle d’événements découlent de cette décision, qui suscitent en votre faveur toutes sortes d’incidents, rencontres et aides matérielles intempestifs dont nul n’aurait rêvé bénéficier.

J’ai appris à apprécier avec un profond respect un des vers de Goethe* :

« Quoi que vous puissiez faire ou que vous rêviez de faire, faites-le.
L’audace a du génie, de la puissance et de la magie. »

*Ces vers font partie de l’oeuvre « Faust ».


W.H Murray — « The Scottish Himalayan Expedition » – 1951

murrayscottishhimalexpedchdj« …Until one is committed, there is hesitancy, the chance to draw back, always ineffectiveness.

Concerning all acts of initiative (and creation), there is one elementary truth the ignorance of which kills countless ideas and splendid plans : that the moment one definitely commits oneself, then providence moves too.

A whole stream of events issues from the decision, raising in one’s favor all manner of unforeseen incidents, meetings and material assistance, which no man could have dreamt would have come his way.

I learned a deep respect for one Goethe’s couplets :

Whatever you can do or dream you can, begin it.
Boldness has genius, power and magic in it ! »

Vouloir et action – Irvin Yalom

« Savoir et ne pas agir équivaut à ne pas savoir du tout. »

« En soi, la conscience de la responsabilité ne va pas de pair avec le changement; elle constitue simplement la première étape du processus de changement. (…) un patient qui prend conscience de sa responsabilité pénètre dans le vestibule du changement. (…)

Pour changer, le sujet doit d’abord assumer cette responsabilité et s’engager à une forme d’action. Le mot lui-même exprime cette capacité : la responsabilité en soi se définit comme l’aptitude à répondre.

La psychothérapie vise le changement, changement thérapeutique qui doit s’exprimer par des actions, non pas du savoir, de l’intention ou du rêve. »

« Thérapie existentielle », de Irvin Yalom, ouvrage paru en 2008 chez Galaade Éditions.

Nos zones sensibles

Nous avons tous à prendre soin de nos zones sensibles, à les reconnaître, puis les apprivoiser pour leur montrer le chemin de connexion à soi, ce beau chemin de confiance.

Pour accompagner les pas de notre croissance, prendre soin revient à être présent à soi-même, jardiner sa présence, la cultiver avec grand soin pour se rencontrer vraiment et rencontrer l’autre de la même manière, au-delà des conditionnements, des croyances et des peurs.

« NOUS AVONS TOUS DES ZONES SENSIBLES

C’est facile de dire « je t’aime ». C’est facile de parler d’amour, de présence, de conscience, et d’une profonde acceptation de ce qui est. C’est facile d’enseigner, de dire des choses qui sonnent vrai, bien, et spirituel. Mais ce ne sont que des mots.

Il y a un monde avant les mots.

Quand la colère monte, peux-tu rester près d’elle, et ne pas l’endormir ou la déchaîner ?Quand la peur envahit le corps, peux-tu respirer en elle, et ne pas fusionner avec elle ou prendre la fuite dans des histoires ? Quand tu te sens blessé(e), rejeté(e), pas aimé(e), abandonné(e), peux-tu faire de la place pour ce sentiment, lui souhaiter la bienvenue dans le corps, t’incliner devant son intensité, son feu, sa présence, et ne pas attaquer, ou passer à l’acte ou lancer des injures ?

Peux-tu t’engager à ne pas t’abandonner toi-même au moment où tu as le plus besoin de ton propre amour ?

C’est facile de parler d’amour. C’est facile d’enseigner.
Jusqu’à ce que les anciennes blessures s’ouvrent. Jusqu’à ce que la vie ne fasse plus ce que nous voulons.
Ce qui te stimule est pour toi une invitation à t’aimer toi-même plus profondément. Peux-tu le voir ? Il n’y a pas à avoir honte de cela.
Nous avons tous des zones sensibles. »

Texte issu de la page Facebook « La Divine Pagaille, feat. Jeff Foster »