Vous reprendrez bien un peu de liberté ?

17 mars 2020 : un rétrécissement brutal, une suspension, un arrêt.

Le silence dans la ville, nos quotidiens agités stoppés net. Nous avons retenu nos souffles et parfois manqué d’air.

Car ce n’est pas rien de se confiner : l’expérience a été déstabilisante, inquiétante, inédite, radicale.

11 mai 2020 : une fenêtre qui s’ouvre, l’oxygène qui se rappelle doucement à nos poumons étriqués. Retrouver la vie d’avant, penser la vie d’après ? Sortir de nos bulles. Pour certains, elles ont été nourrissantes et douces. Pour d’autres, elles ont été éprouvantes et douloureuses.

Ce n’est pas rien non plus de se déconfinerÀ ce temps de pause introspective, plus ou moins bien vécue et qui reconfigure nos réalités collectives et nos contours individuels, s’ajoute désormais la peur de l’autre, la peur de la contamination, la peur du rejet. Ce contexte singulier nous met face à de nombreux éléments que nous ne pouvons contrôler. Il faut bien vivre pourtant et se jeter à nouveau dans le mouvement animé de nos existences… avec l’idée désormais claire que la vie est incontrôlable.

La vie, bien sûr, et son inévitable corollaire, la mort. Comment donc avions-nous pu oublier cette donnée essentielle ? Nous sommes souvent bien orgueilleux de penser que nous sommes aux manettes et que nous décidons de tout.

Un virus, la privation de liberté, un traitement médiatique obsessionnel, le manque de clarté et de cohérence, les discours contradictoires ont mis à mal nos sécurités intérieures et extérieures, réveillant un florilège d’inquiétudes et de peurs.
Le monde matériel devient danger, l’air devient danger, l’autre devient danger… Tout notre environnement nous renvoie soudainement et avec intensité à nos fragilités existentielles.

Oui, la vie est incertaine. Elle l’a toujours été. Avec le cadeau de la naissance vient l’incertitude et l’expérience de la perte et de la finitude. Nous pouvons mourir, nous pouvons souffrir. Nous sommes des êtres vulnérables. La vie est fragile et puissante à la fois. Comme nous le sommes, nous, les êtres humains. Nous sommes puissants par nos choix, nos actions. Nous pouvons décider de regarder la part sombre ou la part lumineuse… c’est un grand pouvoir que celui-ci, car il va dicter nos comportements et modifier notre être-monde, notre aller-vers. Avoir conscience de mon impact sur les autres et sur le monde, prendre la pleine responsabilité de ce que je génère par ce que je suis…

Pour aujourd’hui et pour demain, que déciderons-nous de faire de cette expérience ? de notre liberté ? de cette transformation qui est à l’oeuvre et nous propose d’ouvrir nos horizons à de nouvelles formes, de nouvelles voies ?

De mon côté, je suis en pleine mutation. Ne voyant pas encore le dessin de nouveaux paysages, je prends soin de mes jeunes pousses. Je sais qu’avec une attention délicate, elles donneront bientôt des fruits.

Et pour vous, qu’a-t-il semé, ce printemps bouleversant ?

Article librement inspiré d’une publication de psychologies.com : « Déconfinement : surmonter la peur de l’autre et l’anxiété sociale ».

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