Poésie et profondeur au coeur de l’intranquillité, condition même de notre existence.
À savourer comme un chocolat chaud après avoir pris l’orage.

« Au berceau, déjà, l’inconfort, l’inquiétude, l’angoisse… L’intranquillité dans tous ses états. La vie, puissante, majestueuse, tranchante. La vie sans concession et sans demi-mesure. Aucun de nous n’aura fait l’expérience de naître à moitié. Aucun de nous ne fera l’expérience de mourir à moitié. De bout en bout, la vie, entière et exclusive. On apprendra à mettre de l’eau dans son vin, mais la vie, elle, restera tout ou rien. On en prendra plein la vue, plein les poumons, plein le coeur. Car quelque chose nous saisit qui s’appelle exister – sortir de soi, être expulsé, séparé. On nous regarde, on nous dit « tu », et il nous faudra une vie pour répondre « je ». Une vie pour admettre qu’on avance à découvert, qu’il n’y a pas d’autre peau que la sienne entre soi et le monde. »
Marion Muller-Colard, « L’intranquillité »