Foutez-vous la paix !

1540-1« La vraie sagesse ne consiste pas à enfouir ses émotions, ni non plus à les exposer. Elle implique d’entrer en rapport avec elle, de les écouter, de reconnaître ce qu’elles disent pour déterminer le vrai du faux. (…)
Je ne connais pas de meilleur moyen pour se libérer d’un symptôme que de le prendre à pleines mains. D’aller au bout de sa phobie, de son anxiété, de leur faire face, même et surtout si elles nous font peur. Je suis en colère ? J’oublie l’injonction du lâcher-prise qui est en elle-même le contraire du lâcher-prise. Je ne lâche pas prise, je me fous la paix !
Je ne fais rien, je laisse être ce qui se passe sans le réprimer. Je ne juge pas ma colère, je ne la commente pas, je ne l’autorise pas, je ne l’interdis pas non plus : je prends le risque d’en faire l’épreuve.
Je la goûte même si elle me blesse. L’apaisement vient alors souvent, mais il n’est pas le calme que l’on veut nous imposer en étouffant artificiellement ce que nous sommes en train de vivre.
Tel est le fondement même de la méditation : elle n’est ni une tisane, ni une pilule magique, mais un travail réel avec la douleur, la confusion, les émotions. Elle nous enseigne à les observer telles qu’elles sont (…). A rencontrer tout ce qui nous empêche de nous foutre réellement la paix, à dire bonjour à ce qui est blessé en nous, à dire bonjour à la vie en soi. »